Febrero 9 al 10 de Marzo, 2023
Nuestras vidas están marcadas por ritmos artificiales: el despertador, la quincena, los tapones, los turnos en el banco o las notificaciones. Se descarta todo lo que no se considera "útil": las pausas que sirven de impulso y las tradiciones que no contribuyen a la lógica de la modernidad. Esta velocidad y esta productividad conducen a un desequilibrio ecológico y social: migraciones, derechos vulnerados, naturaleza envenenada.
OCA|News / Quinta Dominica / Abril 10, 2023 / Nacional– Internacional / Francia
*Al tocar las imágenes se ampliarán individualmente con la descripción de la obra y su ficha técnica
**Gracias para la artista Coline Raposa, por su asistencia en la traducción del texto al francés. Namaste.
Es esta realidad descomunal de Latinoamérica, a través de historias de la cotidianidad de este continente, que sirvió de manantial de creación a la artista Coline Raposa para su exposición A Destiempo. En esta muestra artística, la artista tradujo con papel, marcadores de acrílico, collage y acrílico, las contradicciones entre el tiempo de la naturaleza y de la modernidad. Sus obras cuentan otras formas de relacionamiento con la naturaleza, recuerdan especies que pronto no existirán, explora la identidad de los pueblos latinoamericanos partiendo de tradiciones y nos invita a tomar por un momento la vía de la pausa. Su trabajo es un testimonio de una búsqueda que interroga nuestra humanidad venenosa, proponiendo vías para imaginar un mejor vivir, nutriéndose de la desdicha y la belleza de este continente para crear y abrir reflexiones en el lenguaje universal del arte.
Artista y politóloga francesa, Coline Raposa dibuja desde siempre. Estudió literatura latinoamericana y ciencia política y empezó a vivir en Latinoamérica desde los 19 años. En el 2021, expuso en la Alianza Francesa de Santo Domingo. Hoy, varias de sus obras se exhiben en galerías de México, Madrid y Bogotá.
Palabras de la artista:
“Los niños tienen esa cabeza: de ver un perro y pensar que es un dragón. Luego, en la pubertad, se produce una poda de las conexiones neurológicas que no son útiles a la supervivencia, para concentrar el cerebro en lo útil, en cazar, en recolectar sin envenenar a la tribu, en buscar una pareja... Pero un 15% de la población se salta esta fase maduración, y sigue teniendo el cerebro súper conectado: gente con trastornos mentales y gente creativa. Esa es mi vida. Uso el arte como vaso comunicante entre la ficción y la vida, como reflejo de la realidad, y sobre todo para mostrar lo que esquivamos. Las cosas son, y todos sabemos que pasan, pero mientras no nos toquen a nosotros nos hacemos la vista gorda. No creo que el arte tenga que tener algún objetivo, pero si ha de tenerlo ojala sea ese: traer a la mesa los temas que hemos querido esquivar siempre. He encontrado a través de la creación una válvula de escape para expresar mi insatisfacción ante ciertas realidades, pero también una forma de compartir mi fascinación ante impresiones que estoy convencida vale la pena compartir. Trato de sumergir al espectador en una experiencia estética de la cual surgen múltiples reflexiones. El arte entraña en sí mismo una forma de conocimiento mucho más cercano, permite tramitar cosas difíciles como la injusticia, la arbitrariedad, la sensación de impotencia. Es un acercamiento a la condición humana.”
Coline Raposa / Exposes: At the wrong time / Quinta Dominica / Colonial Zone
February 9 to March 10, 2023
Our lives are marked by artificial rhythms: the alarm clock, the fortnight, stoppers, shifts at the bank or notifications. Everything that is not considered "useful" is discarded: the pauses that serve as impulse and the traditions that do not contribute to the logic of modernity. This speed and this productivity lead to an ecological and social imbalance: migrations, violated rights, poisoned nature.
OCA|News / Quinta Dominica / April 10, 2023 / National / Coline Raposa
It is this colossal reality of Latin America, through stories of the daily life of this continent, that served as a source of creation for the artist Coline Raposa for her exhibition A Destiempo. In this artistic exhibition, the artist translated with paper, acrylic markers, collage and acrylic, the contradictions between the time of nature and modernity. Her works tell other ways of relating to nature, recall species that will soon no longer exist, explore the identity of Latin American peoples based on traditions and invite us to take the path of pause for a moment. Her work is a testimony of a search that questions our poisonous humanity, proposing ways to imagine a better life, drawing on the misery and beauty of this continent to create and open reflections in the universal language of art.
French artist and political scientist, Coline Raposa has always been drawing. She studied Latin American literature and political science and began living in Latin America at the age of 19. In 2021, she exhibited at the Alianza Francesa in Santo Domingo. Today, several of her works are exhibited in galleries in Mexico, Madrid and Bogotá.
Artist's words:
“Children have that head: to see a dog and think that he is a dragon. Then, at puberty, there is a pruning of the neurological connections that are not useful for survival, to concentrate the brain on what is useful, on hunting, on gathering without poisoning the tribe, on looking for a mate... But a 15% of the population skips this maturation phase, and continues to have a super-connected brain: people with mental disorders and creative people. That is my life. I use art as a communicating vessel between fiction and life, as a reflection of reality, and above all to show what we avoid. Things are, and we all know what happens, but as long as they don't touch us we turn a blind eye. I don't think that art has to have any objective, but if it has to, hopefully it will be that: to bring to the table the issues that we have always wanted to avoid. I have found through creation an outlet to express my dissatisfaction with certain realities, but also a way to share my fascination with impressions that I am convinced are worth sharing. I try to immerse the viewer in an aesthetic experience from which multiple reflections arise. Art itself entails a much closer form of knowledge, it allows dealing with difficult things such as injustice, arbitrariness, the feeling of impotence. It is an approach to the human condition.”
Coline Raposa / Exposition: À Contretemps / Quinta Dominica / Zone Coloniale
Du 9 février au 10 mars 2023
Nos vies sont régulées par des rythmes artificiels : la sonnerie du réveil, le salaire à la fin du mois, les embouteillages, les files d'attente ou les notifications. Tout ce qui n'est pas considéré comme "utile" est éliminé : les pauses qui servent à reprendre son élan et les traditions qui ne contribuent pas à la logique de la modernité. Cette vitesse et cette productivité conduisent à un déséquilibre écologique et social : migrations, droits bafoués, nature empoisonnée.
OCA|Actualités / Quinta Dominica / 10 avril 2023 / National– International / France
C'est ce vécu en Amérique latine, à travers des récits de vie, qui a servi de source d'inspiration à l'artiste Coline Raposa pour son exposition À Contretemps. Elle y a traduit, à l'aide de marqueurs et de peinture acrylique, les contradictions entre le temps de la nature et celui de la modernité. Ses œuvres racontent d'autres facons d’être en contact avec la nature, remémorent des espèces qui n'existeront bientôt plus, explorent l'identité des peuples latino-américains à partir de traditions, et nous invitent à prendre le chemin de la pause un instant. Son travail est le témoignage d'une recherche qui interroge notre humanité vénéneuse, proposant des pistes pour imaginer une vie meilleure, puisant dans l'infortune et la beauté de ce continent pour créer et ouvrir des réflexions dans le langage universel de l'art.
Artiste et politologue française, Coline Raposa dessine depuis toujours. Elle a étudié la littérature latino-américaine et les sciences politiques et a commencé à vivre en Amérique latine à l'âge de 19 ans. En 2021, elle a exposé à l'Alliance Française de Saint-Domingue. Aujourd'hui, plusieurs de ses œuvres se trouvent dans des galeries de Mexico City, de Madrid et de Bogotá.
Mots de l'artiste :
"Les enfants ont cette inventivité : ils voient un chien et imaginent que c'est un dragon. Puis, à la puberté, un débroussaillage des connexions neurologiques qui ne sont pas utiles à la survie se produit, pour concentrer le cerveau sur des tâches précises comme chasser, réussir une cueillette sans empoisonner la tribu, rechercher un partenaire... Toutefois, 15 % de la population saute cette phase de maturation, et continue d'avoir un cerveau hyper-connecté : les personnes atteintes de troubles mentaux et les personnes créatives. C'est ma vie. J'utilise l'art comme un vase communicant entre la fiction et la réalité, et plus particulièrement pour montrer ce que l'on évite. Beaucoup de choses se passent sans que nous n'y prêtions attention : tant qu'elles ne nous touchent pas, nous fermons les yeux. Je ne crois pas que l'art doive avoir un objectif, mais s'il devait en avoir un, je pense que ce serait celui de mettre sur la table les sujets que nous avons toujours voulu éviter. J'ai trouvé à travers la création un exutoire pour exprimer mon insatisfaction face à certaines réalités, mais aussi un moyen de partager mon étonnement face à des choses fascinantes qui, je pense, valent la peine d'être partagées. J'essaie d'immerger le spectateur dans une expérience esthétique qui fait surgir de multiples réflexions. L'art permet de transmettre des connaissances d'une façon subtile et d'aborder des thèmes difficiles comme l'injustice, l'arbitraire, le sentiment d'impuissance. C'est une approche de la condition humaine."
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